Brigitte PESCHARD

(Ancienne d'Amisol) 

 

 

Les Médecins qui aggravent le vécu des malades

 

 

J'ai passé des examens médicaux en 93 et à la suite de ceux-ci, j'ai été reconnue au titre du tableau 30, au 1er Juillet 1994, pour des plaques pleurales : 5 %. 

Après avoir contesté la décision de la CPAM, le Tribunal du Contentieux de l'incapacité de Clermont-Fd, a demandé un examen spécialisé auprès du Collège des 3 Médecins de Lyon. J'ai donc été convoquée le 27 Novembre 1997. 

A 8 h 30 - à l'Hôpital Edouard Herriot à LYON

J'ai été reçue par le Professeur Malicier pour une visite médicale, puis j'ai eue une spiromètrie et une radiographie pulmonaire. 

A 13 h 30 - j'étais convoquée au Collège des 3 Médecins de Lyon qui siègeait au Laboratoire de Médecine Légale, avenue Rockefeller à Lyon. 

Une dizaine de personnes étaient convoquées à la même heure. Nous avons attendus dans une petite pièce où il n'y avait pas assez de chaises pour tout le monde. Nous étions tous assez tendus. 

Je suis passée vers 15 h - En face de moi il y avait 3 médecins (Pr. Brune - Pr. Malicier - Pr. Prost). 

Le Pr. PROST m'a demandé pourquoi j'étais là (s'il avait regardé les comptes rendus médicaux et les scanners que j'avais amenés, il aurait su)

" J'ai expliqué que j'avais saisi le TCI, parce que le collège des 3 Médecins de Clermont-Fd dans sa décision du 7 Novembre 1996 qui décidait que je n'avais pas d'aggravation

Alors là, je n'ai pas été déçue, le " Professeur prost" s'est levé, a haussé le ton pour me dire :

- que je n'avais qu'à pas fumer

- m'oxygéner en ouvrant mes fenêtres

- avoir une bonne hygiène de vie

 

En quelque sorte, que mes problèmes de santé n'étaient pas dus à l'amiante. 

Les larmes aux yeux, je lui ai répondu que je n'avais jamais fumé (s'il avait pris quelques minutes pour regarder mes examens médicaux, il aurait vu que le Professeur CAILLAUD (CHRU Clermont-Fd), après m'avoir fait passer un scanner où il avait trouvé des plaques pleurales, il m'avait même fait faire une épreuve d'efforts et un lavage broncho alvéolaire. Que sur les résultats des analyses, il y avait écrit TABAC = O. 

Que j'habitais à la campagne au milieu des champs (30 km de Clermont-Fd). 

J'en ai gardé un très, très mauvais souvenir. Etre convoquée pour des expertises, d'accord, mais que les médecins n'écoutent pas ce vous leur dites, ne regardent pas les examens médicaux que vous leur amenez, ne daignent même pas sortir les scanners de leur enveloppe, qu'ils vous prennent de haut, et vous laissent tomber leur sentence du haut de leur savoir - NON - 

Dans la salle d'attente, on voyait sortir les personnes de la salle d'expertise en pleurant, ça ne s'oublie pas. 

Maintenant, quand j'entends parler du " Professeur PROST " j'en ai la chair de poule, et je peux affirmer, que je n'ai rencontré lors de cette " expertise " aucune approche médicale, aucune approche humaine, seulement une démarche humiliante, de doute à l'égard des victimes.

C'est le monde à l'envers. 

 Clermont-Fd, le 6 Mars 2007