Bernard NICOLAS

(Ancien Salarié d'Amisol)

 

 

IL AURAIT MIEUX VALU QU'ILS EXPERTISENT LES RISQUES LES FAMEUX EXPERTS !

 

 

Le 29 Juin 2004, j'ai été examiné par le Docteur NORMAND (Maître de Conférence des Universités Médecine et Santé au Travail) désigné comme expert par le Jugement du Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale de la Haute Loire en date du 5 Février 2004.

Le Docteur NORMAND possède mon dossier médical et devant moi fait lecture de plusieurs pièces. Je me permets de lui demander des explications sur les évolutions possibles de la maladie (puisqu' il est expert ?). Là, il va s'ingénier à me rappeler que les plaques pleurales sont une maladie dite bénigne, et qu'il n'y a aucun rapport entre des plaques pleurales, calcifiées ou non, et la survenue d'un cancer broncho-pulmonaire ou d'un mésothéliome. Je reste perplexe et ces propos ne me rassurent pas du tout. 

D'ailleurs il arrivera à écrire, dans son rapport, quelques formules qui renforcent bien mes inquiétudes. Au paragraphe conclusions il écrit " des réserves doivent être faites pour l'avenir quant à la possible extension de ces plaques. Des réserves doivent également être faites quant à la survenue d'une éventuelle pathologie thoracique cancéreuse en liaison avec l'amiante. La présence de plaques pleurales, témoin d'exposition ne majore pas le risque de survenue de lésions thoraciques malignes (cancer du poumon ou mésothéliome) en relation avec l'amiante !!!????? " 

J'avais quand même compris depuis longtemps que ce ne sont pas les plaques qui génèrent le cancer mais l'amiante. Comme la présence de plaques témoignent, prouvent, attestent de la présence dans mon organisme de ce matériaux hautement cancérigène le pire n'est vraiment pas à exclure bien au contraire. Donc tout ce verbiage pour justifier la phrase figurant au chapitre des préjudices " cette évolution prend en compte les contraintes liées aux différents examens réalisés depuis 2001, et l'inquiétude légitime provoquée par cette situation ". 

" Il n'y a pas de relation directe et certaine, entre l'amiante et le tableaux anxieux, mais un effet favorisant la crainte liée à la nature des lésions a pu, par contre, amplifier l'anxiété propre du sujet ". 

Toute la visite sera ainsi. 

Ce type de visite auprès d'un expert désigné par la Sécurité Sociale n'a que pour but de conforter les décisions de la CPAM, de minorer l'état de la maladie : " le taux d'IPP attribué en 2003 (5%) correspond à l'indemnisation habituelle des plaques pleurales ". 

" L'intéressé a cessé de façon anticipée son activité professionnelle au titre de la législation sur l'amiante, sa pathologie n'a pas eu de conséquence spécifique sur l'activité professionnelle, ni de limitation d'aptitude à exercer une profession donc pas de préjudice professionnel " ce qui peut être interprété comme une remise en cause de l'accès à l'ACAATA pour les victimes de maladies dites bénignes. 

Ceci dit hors de toute formule savante ou alambiquée, la survenue de ma maladie de l'amiante a déclenché un état anxieux voire dépressif, un amaigrissement spectaculaire et une situation familiale difficile, douloureuse. A part ça tout va bien. 

Tout est bénin, à l'évidence les seuls qui sont malins ce sont les experts ! 

Je pense que ce mode d'expertise devrait disparaître, d'autant que concernant le Docteur NORMAND ? Maître de conférences des Université Médecine et Santé au Travail, il aurait dû exercer son expertise (médecine et santé au travail) bien en amont, de façon à ce que les salariés confrontés aux risques, puissent travailler pour gagner leur vie et non pas travailler à la perdre. 

Ceux qui sont qualifiés pour expertiser les dégâts auraient dû quand c'était l'heure expertiser les risques, il y aurait moins de victimes aujourd'hui.