Actualités internationales 2012
Le gouvernement du Québec confirme le retrait du prêt de 58 millions de dollars promis par l'ancien gouvernement pour la relance de la mine d'amiante Jeffrey (article de radio.Canada du 10/10/2012).

CANADA.  Communiqué de presse de Ban Asbestos France et de l'association Henri Pézerat du 15/09/2012 : le Canada s'acheminerait-il enfin vers l'interdiction de l'amiante ?

Eternit : un ancien actionnaire de l'usine Eternit fait appel du jugement qui l'a condamné, estimant le tribunal incompétent (lire l'article de Libération)

ITALIE : Thomas Schmidheiny, frère de Stephan Schmidheiny, mis en examen en Italie dans le cadre d'une enquête concernant les victimes italiennes de l'amiante ayant travaillé en Suisse (lire la suite)

CANADA / La mine Jeffrey, relancée à coups de millions de dollars grâce au gouvernement du Québec, servira notamment à approvisionner les usines de Thaïlande du principal partenaire du projet. Or, la Thaïlande veut interdire totalement l'amiante au cours des prochains mois.

En Inde, des villageois de Sambalpur ont réussi à annuler une décision scandaleuse qui avait permis à une compagnie puissante d'amiante, Visaka Asbestos Industries (client des mines d'amiante du Québec), d'ouvrir une usine d'amiante-ciment proche de leur village (lire l'article). 

Procés Eternit à Turin : le recours en deuxième instance à la Cour d'appel de Turin a été déposé lundi 16 juillet 2012 par le milliardaire suisse Stephan Schmiedheiny suite à sa récente condamnation. Le tribunal de Turin avait estimé que les deux ex-copropriétaires d'Eternit avaient causé intentionnellement une catastrophe écologique et qu' ils ne s'étaient pas conformés aux mesures de sécurité dans deux usines d'Eternit du Piémont, à Cavagnolo et à Casale Monferrato.

Alors que le Premier Ministre du Québec, Charest, a décidé de subventionner la réouverture de la mine Jeffrey au Québec, Laurie Kazan-Allen présente dans un article : histoire -féminine- de la tragédie de l'amiante en Grande Bretagne. On le sait, l'amiante canadien ira vers l'inde et d'autres pays d'Asie, d'Afrique ou d'Amérique latine vers lesquels les multinationales occidentales poursuivent leur quête de profits. Lisez et faites connaître. En effet, ce gouvernement a finalement annoncé vendredi 29 juin l'octroi d'un prêt portant intérêt de 58 millions $ à la mine Jeffrey d'Asbestos, qui pourra ainsi reprendre ses activités et exporter de l'amiante chrysotile, principalement en Inde. De nombreuses voix s'élèvent dans le pays contre cette politique du double standard.

Signez la pétition en faveur de la création d'une cour pénale internationale sur les délits environnementaux, lors de la conférence de RIO+20, qui sera adressée à différentes autorités.

Canada : le lobby de l'amiante ferme ses portes (3 mai 2012 - Sources : Le Soleil, LaPresse.ca) : Fondé en 1984, l'Institut du chrysotile vient d'annoncer qu'il avait cessé ses activités. L'organisme de promotion de l'amiante chrysotile aurait fermé ses portes en raison de l'absence de financement. Le gouvernement fédéral du Canada et celui de la province du Québec ont mis fin à leur contribution financière, tout comme les deux dernières mines d'amiante du Québec dont les activités sont interrompues depuis plusieurs.mois. Selon le quotidien Le Soleil, l'Institut du chrysotile recevait 250.000 dollars canadiens (CAD, soit 193.000 euros) du gouvernement fédéral chaque année et 200.000 CAD (154.000 euros) du gouvernement provincial, un financement auquel les gouvernements ont mis fin lors de leurs derniers budgets. Le reste du budget de 700.000 CAD (540.000 euros) de l'organisme était complété par les compagnies minières LAB Chrysotile de Thetford Mines et Mine Jeffrey d'Asbestos, qui ont également cessé de contribuer pendant l'arrêt de leurs opérations. L'Institut du Chrysotile a été fondé en 1984 par les gouvernements, les entreprises minières et les syndicats. Jusqu'à l'annonce de la cession de ses activités, cet organisme était dirigé par Clément Godbout, un syndicaliste à la retraite qui présida le principal syndicat québécois, la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), de 1993 à 1998.

Procès Eternit, un crime social et environnemental reconnu (... lire la tribune publiée par LeMonde.fr le 23 mai...)

La première plainte civile contre Eternit en Suisse a été rejetée (... lire ...)

APPEL LANCE AU BRESIL AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES, BAN KI-MOON, afin de déclarer Mr Stephan Schmidheiny comme "persona non grata", à la Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable (la RIO+20) qui aura lieu du 20 au 22 Juin 2012 à Rio de Janeiro. Comme criminel condamné pour avoir causé un désastre environnemental, Mr. Schmidheiny doit être interdit de participation à cette importante réunion qui va traiter de la planification et de la protection du futur de notre planète Terre. Signer ici.

APPEL LANCE EN ITALIE pour l'interdiction mondiale de l'exploitation et de l'usage de l'amiante, dans le prolongement du jugement de Turin. Signer ici.

" Il faut sortir l'amiante du Québec et le Québec de l'amiante " - Québec solidaire - Article de Portail Quebec.

Après la condamnation de l'industriel suisse Stefan Schmidheiny dans le procès Eternit en Italie, le procureur veut étendre l'affaire aux cas d'intoxication à l'amiante qui ont eu lieu en Suisse (AFP 5 mars) […lire…]

La cour de Strasbourg admet la plainte d'un Suisse (Romandie news 14/02/2012) : La Cour européenne des droits de l'homme a accepté la plainte d'une victime de l'amiante de la Fabrique Suisse de Machines-Outils Oerlikon, actuellement Alstom Schweiz. Outre Alstom, la plainte est aussi dirigée contre la Suva, tous deux ayant, selon la victime, manqué à leur devoir de surveillance.Strasbourg a admis la plainte le 22 décembre dernier, a indiqué mardi à l'ats David Husmann, qui représente la victime. Il s'attend à un jugement au cours de deux prochaines années. En contact avec de la poussière d'amiante de 1966 à 1978 à son poste de travail, l'homme est décédé en 2005 d'un cancer de la plèvre. Ses filles ont repris depuis lors la plainte contre son employeur. Délai de prescription : Cette dernière a été rejetée par la justice argovienne ainsi que par le Tribunal fédéral au motif que les demandes en réparation expirent en Suisse dix ans après le dommage. Ce délai de prescription empêche en général tout versement de dommages et intérêts, les maladies dues à l'amiante - asbestose, cancer de la plèvre ou du poumon - ne se déclarant d'habitude qu'une quinzaine d'années après l'exposition. Encore plusieurs milliers de victimes. Quelque 4000 victimes de l'amiante pourraient encore se déclarer en Suisse ces prochaines années, a déclaré M. Husmann mardi à l'émission "HeuteMorgen" de la radio alémanique DRS1. Une maladie professionnelle due à l'amiante a été reconnue pour la première fois en 1939. Plus de 1300 personnes sont depuis décédées en Suisse des suites d'une exposition à cette substance dans le cadre du travail. La justice italienne a condamné lundi en première instance les industriels suisse Stephan Schmidheiny et belge Jean-Louis de Cartier de Marchienne à seize ans de prison et des millions de dédommagements dans le procès de l'amiante.

Turin 13 février : deux ex-dirigeants du groupe ETERNIT condamnés à 16 ans de prison ferme [....] Le procureur italien viendra expliquer son action à Paris le 25 février 2012 dans le cadre d'une conférence sur "les nouvelles frontières du droit pénal". Procès Eternit de Turin : récit d'une journée historique [..lire/écouter..]

TURIN. 6 février 2012 : "C'est ce qu'on appelle une victoire morale dans le procès géant qui oppose, depuis deux ans à Turin, des milliers de victimes de l'amiante à deux ex-patrons de l'entreprise Eternit. La commune de Casale Monferrato, où était basée une usine Eternit, a refusé l'offre d'indemnisation du milliardaire suisse Stephan Schmidheiny. Elle aurait dû en échange se retirer de la liste des parties civiles. L'exécutif de la commune a rejeté vendredi l'indemnisation de 18,3 millions d'euros qui avait été approuvée le 17 décembre par le conseil communal de cette localité du Piémont. Le gouvernement de Rome avait fait pression sur les autorités municipales pour qu'elles reviennent sur cette décision. L'Association des familles des victimes de l'amiante (Afeva) a exprimé sa satisfaction. "Les souffrances et le tort subis par la ville ont été - et sont encore - trop grands pour pouvoir être réglés simplement par un accord à caractère économique", a déclaré à l'agence AGI un de ses membres, Bruno Pesce. Le jugement sera rendu le 13 février" (article de Patricia Patriarca paru dans Libération du 4 février 2012).

TURIN. 15 décembre 2011 : Ban Asbestos France et de l'association Henri Pézerat ont adressé une Lettre ouverte à Stephan Schimdheiny (en italien, en anglais et en portugais) transmise aux autorités italiennes pour soutenir le combat des victimes de Casale Monferrato en référence au procès pénal dans lequel le procureur, Raffaele Guariniello, a requis 20 ans de prison contre cet ex PDG d'Eternit Suisse et contre Louis Cartier de marchienne, ex PDG d'Eternit Belgique. Bruno PESCE de l'Association des familles de victimes italiennes de l'amiante revient sur la décision de la commune de Casale Monferrato d'accepter les millions de Schmidheiny (article publié le 11 janvier 2012 dans l'Evènement syndical)

 

Appel à signatures contre l'implantation de Michelin en Inde : en soutien aux initiatives citoyennes indiennes, l'association Henri Pézerat lance un appel à tous ceux et celles qui refusent la loi du plus fort. Ban Asbestos France s'associe à cet appel car il se pourrait que de l' amiante figure parmi les matériaux de construction de cette usine (voir l'article suivant ci-dessous). Le texte en anglais se trouve à la "page en anglais" du site. Ci-après le texte en portugais :

"Toda la region de Tamil Nadu esta actualmente mobilizada contra la implantacion de una usina Michelin que devasta la sobrevivencia de miles de lugareños.Toda la poblacion, hombres y mujeres, se ha mobilizado.Ha habido varias huelgas de hambre. Algunos militantes han sido hecho prisioneros. Les rogamos difundir lo mas extensamente posible esta peticion. http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2012N18922 (en français) Gracias.

Apoyando las iniciativas de las ciudadanas indues, lanzamos este llamado a todos aquellos y aquellas que rechazan la ley del mas fuerte. Michelin no debe construir esta usina en la India. El movimiento social ya no puede contentarse con denunciar de manera abstracta la delocalizacion de la economia. Esta ultima, no solamente arruina el empleo aqui en el Norte sino que destruye completamente las condiciones de vida de los mas pobres en el Sur. En la India, un conflicto terrible opone un pueblo de Intocables - los mas despreciados de ese pais de castas- a Michelin, nuestra empresa internacional de pneumaticos. Thervov Kandigai es una ciudad del Tamil Nadu. Este estado del sur de la India cuenta con alrededor 1500 familias que viven desde siempre de los pastizales y bosques proximos de Thervov. Esta es la region que Michelin se prepara a destruir para siempre con esta usina. No solo el bosque, espacio indispensable para la sobrevivencia de esta poblacion sin tierra, ha sido confiscado sino que ya se ha comenzado a destruirlo,corriendo el riesgo de vaciar los lagos que proveen de agua a los pueblos de los alrededores. En efecto, nuestra transnacional ha logrado convencer a las autoridades federales y piensa construir una usina ultramoderna de pneumaticos en este bosque de los Intocables. El terreno ya ha sido cercado y los edificios ya estan en construccion ; el centro de formacion ha sido inaugurado. Los Intocables luchan solos desde hace dos años, multiplicando las manifestaciones, huelgas de hambre. A cambio soportan la represion, golpes, presencia de la policia, prision, algunos desde febrero del 2011. Acaban de elgir un Panchayat-un tipo de alcalde-terminantemente opuesto a la instalacion de Michelin. Y llaman a la ayuda internacional. Francia esta en primera linea y las firmas de esta peticion piden, como los habitantes de Thervov Kandigai, la anulacion del proyecto Michelin India que proclama en su pagina web : " Uno de los valores esenciales de Michelin, es el respeto de las personas ". Ha llegado la hora de probar que esas palabras son otra cosa que pura propaganda Comercial. No destruyan mas los bosques de los Intocables de Thervov Kandigai ! Los firmantes aqui abajo exigen : La anulacion del proyecto de construccion de una usina Michelin en Thervov, Kandigai. La restitucion de las tierras a la poblacion. La indemnizacion de la poblacion por las tierras destruidas. La liberacion de los ocho prisioneros, la amnistia de los 61 en espera de ser juzgados y el paro de toda violencia contra la poblacion. La peticion es una iniciativa de la Fundacion Henri-Pézerat, cuya presidenta es Annie Thébaud-Mony.Ha sido ratificada por el sindicato CGT de Michelin. Primeros firmantes : Thébaud-Mony Annie, sociologue, présidente de l'association Henri Pézerat, santé - travail - environnement, Fontenay-sous-bois (secrétaire de Ban Asbestos France) ; Nicolino Fabrice, journaliste, association Henri Pézerat, Fontenay-sous-bois ; Roudaire Josette, présidente du Comité Amiante Prévenir et Réparer, Auvergne, association Henri Pézerat ; Roca François, CGT Michelin, Clermont Ferrand ; Souzon Thierry, CGT Michelin ; Chevalier Michel, CGT Michelin ; Gascuel Jean-Sébastien, hebdomadaire Paysan d'Auvergne ; Serezat Jean-Pierre, Université populaire, Clermont Ferrand ; Panthou Eric, Historien,Syndicaliste FSU, Clermont-Ferrand ; Quinson Laurent, Bibliothécaire, Syndicaliste FSU, Lyon ; Védrine Corine, ethnologue, Saint-Etienne.

(Annie Thébaud-Mony - 11 rue Gaston Charle - 94120 - Fontenay-sous-bois - France - annie.thebaud-mony@wanadoo.fr)"

 

Canada : l'amiante c'est bon pour les exportations (article du 5 janvier 2012 du Courrier international). Il ne reste plus que deux mines d'amiante au Canada, mais l'une tourne au ralenti et l'autre s'est déclarée en faillite le 4 janvier. La rentabilité de l'extraction de l'amiante a décliné depuis son interdiction dans de nombreux Etats. La demande mondiale a baissé mais elle reste forte dans les pays en développement. Les coûts de production canadiens sont devenus prohibitifs depuis que les clients occidentaux ont disparu les uns après les autres, effrayés par les recours en justice des victimes de l'amiante, un isolant très efficace mais aussi cancérogène. L'interdiction est totale dans l'Union européenne, elle est partielle aux Etats-Unis, où l'on continue à incorporer l'amiante dans les plaquettes de frein. Ironie de l'histoire, le Canada a également fini par interdire l'usage de l'amiante sur son sol, mais il continue à exporter son minerai, le chrysotile, dans les pays en développement (100 000 tonnes par an). En Inde, dix nouvelles usines de ces plaques de ciment à l'amiante vont voir le jour, rien que cette année. Les Indiens commencent bien à s'inquiéter des répercussions de l'amiante sur la santé, les manifestations se multiplient. Mais la Cour suprême indienne a refusé un recours qui visait à interdire ce produit. L'Inde va donc sans doute rester encore longtemps le premier importateur mondial d'amiante, la Chine, elle, en produit. Et ce n'est pas un hasard si le repreneur potentiel de l'une des deux mines québécoises mal en point est un Canadien d'origine indienne, déjà très impliqué dans le commerce entre les deux pays. S'il échoue dans cette reprise, l'Inde aura de toute façon la possibilité de se tourner vers les deux principaux fournisseurs d'amiante que sont aujourd'hui la Russie (une production d’un million de tonnes par an, deux tiers du commerce mondial), et le Brésil (300 000 tonnes par an), qui commence à interdire l'amiante dans certains de ses propres Etats mais qui continue à l'exporter vers l’Asie. L'Inde, l'Indonésie, les Philippines sont devenus les nouveaux marchés de l'amiante canadienne.