Une victime de
l'amiante ayant repéré des déchets
apparemment d'amiante dans une décharge
privée à Caudan (Morbihan), il en informa
un journaliste d'Ouest France (rédaction de
Lorient). Ce dernier, le 24 juin, se rendit sur place
pour vérification de l'information. Il fut alors
pris à partie et frappé par le
propriétaire de la décharge, jusqu'à
sa délivrance par les gendarmes. Il a porté
plainte.
Une telle
agression contre un journaliste ne faisant que son
métier témoigne des difficultés
rencontrées dans les problèmes de
l'enlèvement et du traitement des déchets
d'amiante.
Alors qu'il est
indispensable que peu à peu puissent
disparaître des campagnes les énormes
surfaces recouvertes d'amiante-ciment, ces
opérations se déroulent dans l'anarchie la
plus complète, le plus souvent sans
précaution ni lors de l'enlèvement ni lors
de l'enfouissage des déchets dans des
décharges. La législation sur ces points
n'est pas du tout adaptée.
Par ailleurs les
frais occasionnés, en particulier pour les
agriculteurs, peuvent être considérables,
alors que les industriels à l'origine de la
fabrication et de la distribution de ces produits restent
libres de toutes charges quant à
l'élimination de ces
matériaux.
A l'extrême
ce sont les mêmes qui dans le passé ont
imposé l'usage de ces matériaux qui,
aujourd'hui, profitent du marché du
désamiantage. Un exemple : M. Daniel Bouige, qui
fut Président de l'Association Internationale de
l'amiante, le lobby international qui a tout fait pour
maintenir l'usage de l'amiante en particulier en
Allemagne et en France s'est immédiatement
reconvertit dans les opérations de diagnostic et
de mesurage de l'amiante dans l'air. Depuis
l'interdiction du matériau il est devenu
Président du " Laboratoire d'hygiène et de
contrôle des fibres minérales ", important
laboratoire qui prospère sur les
difficultés des propriétaires d'immeubles
où subsistent de l'amiante en
place.
Et ni M. Bouige,
ni les autres dirigeants de la Chambre syndicale de
l'amiante n'ont encore été
inquiétés dans le cadre des procès
au pénal, tous bloqués depuis 9 ans, alors
qu'en Sicile les patrons d'Eternit viennent
récemment d'être condamnés à
des peines de prison fermes.