communiqué de presse du mardi 28 juin 2005

BAN ASBESTOS FRANCE


 

A propos de l'agression d'un journaliste

enquêtant sur un dépôt illégal d'amiante dans une décharge
 

Une victime de l'amiante ayant repéré des déchets apparemment d'amiante dans une décharge privée à Caudan (Morbihan), il en informa un journaliste d'Ouest France (rédaction de Lorient). Ce dernier, le 24 juin, se rendit sur place pour vérification de l'information. Il fut alors pris à partie et frappé par le propriétaire de la décharge, jusqu'à sa délivrance par les gendarmes. Il a porté plainte. 

Une telle agression contre un journaliste ne faisant que son métier témoigne des difficultés rencontrées dans les problèmes de l'enlèvement et du traitement des déchets d'amiante. 

Alors qu'il est indispensable que peu à peu puissent disparaître des campagnes les énormes surfaces recouvertes d'amiante-ciment, ces opérations se déroulent dans l'anarchie la plus complète, le plus souvent sans précaution ni lors de l'enlèvement ni lors de l'enfouissage des déchets dans des décharges. La législation sur ces points n'est pas du tout adaptée. 

Par ailleurs les frais occasionnés, en particulier pour les agriculteurs, peuvent être considérables, alors que les industriels à l'origine de la fabrication et de la distribution de ces produits restent libres de toutes charges quant à l'élimination de ces matériaux. 

A l'extrême ce sont les mêmes qui dans le passé ont imposé l'usage de ces matériaux qui, aujourd'hui, profitent du marché du désamiantage. Un exemple : M. Daniel Bouige, qui fut Président de l'Association Internationale de l'amiante, le lobby international qui a tout fait pour maintenir l'usage de l'amiante en particulier en Allemagne et en France s'est immédiatement reconvertit dans les opérations de diagnostic et de mesurage de l'amiante dans l'air. Depuis l'interdiction du matériau il est devenu Président du " Laboratoire d'hygiène et de contrôle des fibres minérales ", important laboratoire qui prospère sur les difficultés des propriétaires d'immeubles où subsistent de l'amiante en place. 

Et ni M. Bouige, ni les autres dirigeants de la Chambre syndicale de l'amiante n'ont encore été inquiétés dans le cadre des procès au pénal, tous bloqués depuis 9 ans, alors qu'en Sicile les patrons d'Eternit viennent récemment d'être condamnés à des peines de prison fermes.