En
proposant aujourd'hui à l'Inde de
réimporter les déchets d'amiante du
Clemenceau, le Ministère de la Défense
reconnaît de fait que le transfert des
déchets d'amiante vers l'Inde est une
opération illicite. C'est un premier recul
!
Mais si la
convention de Bâle interdit l'exportation des
déchets dangereux d'un pays - tel que la France -
disposant des techniques de dépollution, vers un
pays - tel que l'Inde - n'en disposant pas, c'est par
respect pour la santé des travailleurs indiens qui
y laisseront leur santé.
En
référence à ce qui
précède, la décision du gouvernement
français, laissant croire que la convention de
Bâle implique seulement le choix du lieu de la
décharge ne respecte ni la lettre ni l'esprit de
cette convention.
Contrairement
à ce qu'affirme le Ministère de la
Défense, le désamiantage du Clemenceau - en
l'échouant sur une plage - ne peut se faire sans
risques très graves pour les travailleurs. Les
techniques en cause, très difficiles à
mettre en uvre pour un navire de cette taille, ne
sont pas praticables dans les conditions existantes
à Alang.
Par ailleurs,
quelle légitimité aura l'Etat
français pour imposer - en Inde, dans le cadre
d'une entreprise indienne - des conditions de travail
préservant la santé des travailleurs
indiens, et un contrôle " indépendant
"?
Conformément
aux règles européennes et internationales,
le Clemenceau doit revenir en France pour y être
désamianté.