Communiqué de presse du 22 février 2005

BAN ASBESTOS FRANCE - ANDEVA


Le Clemenceau doit être désamianté en France 

 

Ce jour, deux associations - Ban Asbestos France (interdire l'amiante) et l'Andeva (Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante) - ont obtenu du tribunal de grande instance de Paris une ordonnance les autorisant à assigner d'heure à heure, le Ministère des Finances, le Préfet de Paris et la société SDI, en vue de remettre en cause le contrat qui lie l'Etat français et la société SDI, contrat qui prévoit d'envoyer, le mois prochain, le Clemenceau en Inde pour désamiantage et démantèlement.

Le caractère illégal de cette dernière mesure qui prévoit l'envoi de plus de 20 tonnes de déchets d'amiante en Inde a été souligné dans un courrier (cf. P.J.) adressé à Madame la Ministre de la Défense le 2 février 2005, illégal car contrevenant au code de l'Environnement, à la convention de Bâle et à un règlement européen. Plusieurs associations indiennes soutiennent, à nos côtés, un point de vue identique, par référence à leur propre législation (cf. en P.J. lettre à l'ambassade de France à New Delhi).

L'enjeu de la décision sur le porte-avions Clemenceau dépasse le cas de ce seul navire puisque désormais la législation internationale empêche de couler les vieux bateaux réformés en pleine mer. Comme tous contiennent des quantités considérables d'amiante, la décision de les envoyer vers des chantiers des pays du Tiers-Monde sans législation de prévention et sans contrôle équivaut à signer l'arrêt de mort pour des milliers de travailleurs de ces pays.

Le désamiantage des navires, opération difficile, implique la mise en œuvre de gros moyens et de lourds investissements en matériel spécifique. Ce n'est pas la présence d'une équipe indienne venue se former en France qui changera les conditions matérielles de l'opération. Quant à la certification ISO 9001 du chantier indien, mise en avant par SDI et le Ministère, elle n'offre aucune garantie sur les conditions de travail.

Le Clemenceau, comme tous les navires français réformés, militaires ou civils, devra donc être désamianté et démantelé en France, en respectant la législation de prévention mise au point en 1996.