Communiqué de presse du 6 janvier 2006

GREENPEACE et BAN ASBESTOS FRANCE 


La Cour suprême indienne déclare le Clemenceau illégal en Inde !

La France doit immédiatement faire revenir son porte-avions à Toulon

 

Bombay, Inde - Rebondissement juridique dans l'histoire du Clemenceau. La Commission spéciale de la Cour Suprême indienne chargée d'examiner ce jour l'acceptabilité du porte-avion Clemenceau sur le chantier de démantèlement d'Alang vient d'émettre une recommandation négative. Et le message envoyé aux autorités françaises n'est pas tendre. Selon le porte-parole de cette commission de la Cour suprême, l'importation du Clemenceau est illégale car elle viole la Convention de Bâle relative aux exportations de déchets toxiques. Toujours selon ce porte parole, les estimations fournies par la France sur les quantités d'amiante encore à bord sont "incomplètes, inutiles, non transparentes et variables". Dans ces conditions, "le Clemenceau n'est pas autorisé dans les eaux indiennes et devra rester en dehors des 200 miles nautiques". Le porte-parole a même indiqué que c'était là une question de moralité. La France a maintenant deux semaines pour apporter de nouvelles informations qui pourraient retourner cette décision.

"Nous sommes naturellement extrêmement satisfaits que la commission de la Cour suprême confirme ce que nous disons depuis des mois, explique Pascal Husting directeur général de Greenpeace France. La position française affirmant que plus de 90% de l'amiante présente à bord du Clemenceau avait été enlevée était depuis plusieurs semaines intenable et aberrante. Maintenant que la commission confirme la grande toxicité du Clemenceau et donc son illégalité en Inde, les autorités françaises doivent rappeler le porte-avions et opérer un désamiantage complet avant son éventuelle exportation pour démolition."

 Les récents recours juridiques des associations françaises contre le ministère de la Défense montraient déjà l'aveuglement des autorités militaires françaises. La décision indienne doit pousser la France à développer une véritable stratégie nationale de dépollution et de démolition de ses navires en fin de vie.

 "Le recours que nous déposons aujourd'hui devant le Conseil d'Etat français va également dans ce sens, analyse Annie Thébaud-Mony, porte-parole de Ban Asbestos. Le cas spécifique du Clemenceau est symptomatique : l'Etat se croit tout puissant et se permet toutes les irrégularités mais derrière les chiffres ce sont des vies humaines, des conditions de travail indignes et des environnements qui sont en jeu. Il est absolument impératif de développer des filières propres de démantèlement. Alors que le ministre du travail français a annoncé la tolérance zéro pour les chantiers de désamiantage français, de quel droit le Gouvernement français se permet-il d'exporter son amiante vers l'Inde ? Le Clemenceau doit être le premier bateau symbolisant de nouvelles pratiques de coopération loyale nord-sud."