Communiqué de presse du 20 juillet 2011

BAN ASBESTOS FRANCE


 

Au procès pénal du Turin, les avocats des parties civiles plaident

la mise en danger d'autrui, à l'échelle planétaire,

et l'existence d'un préjudice d'anxiété.

Le parquet réclame des peines de 20 ans de prison

 

 

Au tribunal de Turin, l'audience du 18 juillet 2011 marque une étape déterminante du procès pénal engagé contre les plus hauts dirigeants des groupes multinationaux, Eternit Suisse et Eternit Belgique. Stéphan Schmidheiny et Louis Cartier de Marchienne sont jugés pour avoir provoqué une catastrophe environnementale et enfreint les règles de la sécurité au travail.

 

Selon Jean-Paul Teissonnière, avocat français venu plaider aux côté de Sergio Bonetto (avocat italien des parties civiles) et d'avocats belges et suisses, il s'agit d'une " catastrophe de l'avenir ". " Les délits de mise en danger font apparaître une nouvelle catégorie de victimes ", impliquant de " lier l'action pénale aux actes fautifs et non plus à leurs conséquences tardives ". Le " préjudice d'anxiété " désormais reconnu par la justice française en cas d'exposition à l'amiante, concerne des milliers de victimes européennes et, au delà des frontières de l'Europe, des millions de travailleurs et de personnes exposées à l'amiante.

 

" Le parquet a réclamé la peine la plus lourde possible pour les délits commis, soit douze ans, à laquelle il a ajouté huit ans supplémentaires car les conséquences de ces délits se font encore sentir dans le sens où les personnes exposées à l'amiante peuvent tomber malades plusieurs décennies après " (AFP, 04 07 2011).

 

Pour le réseau international Ban Asbestos comme pour les associations italiennes, françaises, suisses et belges, présentes au tribunal lors de cette audience, le procès de Turin est une étape vers la création d'un " tribunal pénal international ayant à juger les crimes sociaux et environnementaux ". La mobilisation citoyenne doit être à la mesure des enjeux. Les responsables de l'expansion des risques professionnels et environnementaux - qu'il s' agisse de l'amiante, de la radioactivité, des produits organiques persistants, des pesticides, des milliers de molécules chimiques - doivent être condamnés pour mise en danger délibérée de la vie et de la santé d'autrui.

 

Contact : Annie Thébaud-Mony

annie.thebaud-mony@wanadoo.fr

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