Janvier
Une extension de
l'expertise a été demandée afin de
l'étendre sous la dalle du bâtiment C1, en
plus du bâtiment B. Les travaux de recherche de
pollution dans le sol, qui avaient commencé, ont
donc été interrompus par l'experte qui
devrait rendre son rapport normalement le 15 juillet
2011. Cette extension a été acceptée
par le Tribunal et les travaux de recherche vont donc
redémarrer. Mais la rentrée des classes
2011-2012 est très compromise. Les parents
d'élèves sont très mécontents
d'autant que l'école provisoire se
dégrade.
Le 8 janvier a eu
lieu une deuxième rencontre entre Ban Asbestos
France et une délégation japonaise
composée d'un épidémiologiste
environnementaliste, d'un philosophe, d'un médecin
et d'un géologue, très
intéressés par notre expérience sur
le chantier du CMMP. Nous leur avons exposé
l'affaire en détail, l'historique des luttes
menées depuis 16 ans et nos amis nous ont
posé de nombreuses questions, nos problèmes
se rejoignant avec leur propre combat contre l'amiante au
Japon.
le 19 janvier
s'est tenue la réunion du Comité de
Pilotage avec la présence du professeur Marc
Mathieu (chef du service pneumologie à
l'hôpital Robert Ballanger) qui a
déjà soigné de nombreuses victimes
du CMMP. Nous venons d'obtenir une grande
victoire, résultat de 12 années de
lutte depuis notre première demande au Ministre de
la santé, MonsieurKouchner, en date du 20/10/1998
!... : LA RECHERCHE DES VICTIMES DU CMMP passées,
présentes et à venir et le SUIVI MEDICAL
des populations exposées sont
lancés. Une convention a été
signée entre l'ARS (agence régionale de la
santé représentant le ministère pour
l'Ile de France) et le groupement scientifique de
l'université de Paris 13 (GISCOP) à
Bobigny. Un budget de 60 000 euros a été
débloqué, un recrutement démarre
pour réaliser une "étude de
faisabilité", première étape vers 2
à 3 ans de "recherche active".
Le 27 janvier
s'est tenue une réunion publique organisée
par Deltaville, le maître d'ouvrage
missionné par la Commune d'Aulnay, afin de faire
le point sur la situation du chantier et ses actions
judiciaires en cours pour faire payer les responsables de
la pollution environnementale, le CMMP pollueur et les
pouvoirs publics qui ont laissé faire. Les
différents avocats (dont celui des associations)
ont pris la parole à tour de rôle. Vous
pouvez visionner la vidéo réalisée
par Deltaville qui a été passée
à cette occasion ICI.
Nous avons, pour notre part, résumé les 16
ans de lutte des associations ayant permis d'envisager
l'aboutissement d'aujourd'hui :
5 ans de bataille pour
obtenir le dossier CMMP et déjouer le mensonge de
l'industriel relayé par la
préfecture.
5 ans de bataille pour
obtenir l'étude de l'InVS prouvant la
responsabilité de la pollution de l'usine dans les
maladies de l'amiante à Aulnay.
5 ans de bataille
à tenir tête aux officiels et aux experts
qui voulaient faire une démolition à ciel
ouvert qui aurait contaminé une fois de plus tout
le quartier.
Reste à faire
payer le pollueur qui, avec la complaisance des
autorités, n'a déboursé à ce
jour que 400 000 euros sur une facture de 10 millions,
voire 12 millions d'euros.
Restera à trouver
un consensus le plus large possible entre les officiels,
les professionnels et la population, afin de
dépolluer ce terrain truffé d'amiante, de
zircon radioactif, de PCB, d'hydrocarbures et autres
métaux toxiques.
REUNION
D'EXPERTISE DU 8 FEVRIER SUR LE SITE CMMP
D'AULNAY-SOUS-BOIS : Les opérations n'avancent pas
vite, il devient évident pour tous que la
rentrée scolaire 2011-2012 ne se fera pas à
l'école du Bourg II. Le rendu du rapport de
l'experte interviendra au mieux le 15 juillet si toutes
les opérations techniques se déroulent en
temps et en heures sans contestation, puisqu'il s'ait
d'une procédure
contradictoire.
Restera à intervenir le jugement et ensuite les
travaux de dépollution dont personne aujourd'hui
ne peut en connaître l'ampleur. Des
prélèvements ont été
réalisés par le laboratoire
indépendant CRIIRAD, en attente de
résultats. Une deuxième entreprise est
retenue pour évaluer le " coût/avantage " de
l'enlèvement du zircon. Après discussion
serrée, 2 études seront
réalisées :
Une étude
" coût/avantage " selon la destination
prévue du terrain : voie d'accès,
circulation dépose minute pour l'accès
à l'école, plus square.
Une étude "
coût/avantage " pour une destination immeuble ou
lotissement d'habitations. C'est-à-dire
l'option maximum demandée par les associations
qui considèrent qu'il j'y a pas pour la commune
à accepter une restriction pour cause de
pollution du sol
Une étude de la
configuration du terrain sur sa totalité avec "
relevé altimétrique " (les bâtiments
B et C1 étaient également en
surélévation) est prévue
également.
Résultats des
prélèvements sur excavation
réalisés le 21 janvier 2011
:
Dans un premier
carré de 1 mètre sur 1 mètre
1ère
couche à 20 cm : prélèvement
n° 1 = crocidolite (amiante bleu) ;
prélèvement n° 2 = chrysotile et
crocidolite ; prélèvement n° 3
= pas d'amiante.
2ème couche
20/40 cm : Prélèvement n° 4 = pas
d'amiante ; Prélèvement n° 5 =
crocidolite ; Prélèvement n°
6 = crocidolite.
3ème couche
40/60 cm : Prélèvement n° 7 = pas
d'amiante.
Dans un deuxième
carré de 1 mètre sur 1
mètre
1ère
couche 20 cm : Prélèvement n° 8 =
pas d'amiante ; Prélèvement n° 9 =
crocidolite
2ème couche
20/40 cm : Prélèvement n° 10 =
amiante/ciment. Arrêt suite à un
problème technique.
Conclusion : au
moins 5 prélèvements sur 10 contiennent de
l'amiante confirmant les prélèvements
carottages de cet été, soit 50 % des
sondages qui en contiennent. Deux autres sondages sont
prévus pour dépasser la couche béton
à certains endroits et atteindre vers 1
mètre la terre naturelle. Les résultats
proviennent du laboratoire BJL. Restent à venir
les mêmes analyses provenant des
prélèvements (pris en double) par le
laboratoire d'ITGA. Toutes ces études doivent
parvenir aux parties avant la prochaine réunion
prévue sur site fin mars.
mars
2011
REUNION DU COMITE DE
PILOTAGE LE 30 MARS. Actualisation du bilan des
victimes du CMMP recensées par les
associations.
108 malades de
l'amiante dont 62 décédés : 59
contaminés par exposition environnementale, 26
contaminés qui travaillaient dans l'usine, 14
contaminés par un membre de la famille travaillant
dans l'usine, 9 ont subi de multiples pollutions par le
CMMP et ailleurs.
Maladies : 13
cancers bronco-pulmonaires, 18 asbestos, 45 plaques
pleurales, 26 mésothéliomes (cancer
très rare de la plèvre). Une famille,
à elle seule, cumule 13 victimes. 13
pathologies probablement dues au zircon radioactif
(leucémies, myélomes, cancers du foie, des
ovaires, de la prostate, de la thyroïde, des sinus
...). Certaines victimes cumulent plusieurs
maladies.
Ce sombre bilan suscite
la colère contre ce qu'il faut bien appeler la
délinquance des industriels et la complaisance des
autorités à leur égard.
Seule satisfaction :
l'étude de "faisabilité"
(première étape d'une grande étude
d'envergure pour assurer un suivi médical des
populations exposées à la pollution de
cette usine du CMMP, rechercher les victimes
passées, présentes et à venir ...)
est lancée depuis le 15 mars. Les
associations suivront de près les
différentes étapes de cette étude
dont les conclusions sont prévues pour la fin de
l'année. Le Comité de pilotage doit se
préoccuper dès maintenant du financement de
la suite.
Rappel : les
personnes souhaitant des renseignements sur les
expositions à cette pollution peuvent nous
contacter à l'adresse mail suivante :
voide@aliceadsl.fr
avril
2011
A la demande de GISCOP 93
de Bobigny (groupement scientifique de
l'université de Paris 13), les associations onts
fourni la liste (anonyme) de 108 cas recensés
actualisés le 30 mars. Cette liste va permettre
entre autre à localiser (par une croix) sur une
carte les domiciles des malades autour de l'usine
CMMP.
mai
2011
Le 16 mai a eu lieu une
nouvelle rencontre de Ban Asbestos France avec une
délégation japonnaise. Il
s'agissait cette fois de deux personnes atteintes d'une
maladie pulmonaire causée par la poussière
d'amiante d'une usine située en face de leur
domicile. Usine cinq fois plus grande que celle du
CMMP et qui fabriquait des tuyauteries en
amiante-ciment. Un autre militant, investi dans le
social et la santé, les accompagnait. Environ 300
malades ont été recensés autour de
cette usine au Japon : 1/3 atteints de
mésothéliome, 1/3 atteints d'un cancer
bronco-pulmonaire et 1/3 atteints d'asbestos. Une visite
a été organisée à Aulnay sans
entrer sur le site CMMP dont l'accès est interdit
tant que l'expertise judiciaire en cours n'est pas
achevée. Nous avons pu néanmoins
expliquer les 16 années de lutte et tourner autour
du site visible depuis la rue de Mitry, le
cimetière et la rue de l'Industrie. Une
discussion s'est par ailleurs engagée avec des
riverains qui restent vigilants.
L'expertise du site
CMMP en cours :
Aucune nouvelle à
ce jour pourtant prévue fin
mars. Néanmoins, nos 3 associations ont
demontré, preuves à l'appui, que
:
- la pollution du
sous-sol est consécutive à
l'empoussièrement massif lors de la production de
1937 à 1990.
- la pollution à
l'amiante dans le sol (de 0 à 3 mètres)
s'explique aisément par les conditions
d'exploitation que nous avons pu reconstituer.
- le CMMP a
minimisé l'ampleur de la pollution du sol, voire
l'a dissimulée.
Nous insistons pour
:
Que soit
recherchée la pollution au zircon (radio-actif)
en profondeur.
Que soit
étudiées toutes les hypothèses
d'utilisation futures du terrain.
Que la présence
d'eau en sous-sol ne justifie pas une restriction
d'usage, les techniques de constructions actuelles
permettant de construire en sous-sol.
Que le code de
l'environnement s'applique y compris pour le sol :
"obligation à l'industriel pollueur de remettre
les lieux en l'état tel qu'aucun danger s'y
manifeste".
Que les
opérations de dépollution des terres se
déroulent hors de la présence des
élèves du Bourg II et garantissent
contre l'envol de toute poussière vers
l'extérieur.
Le 9 juin s'est
déroulée une réunion d'expertise sur
le site CMMP. Il en ressort que le sous-sol de cette
ancienne usine d'amiante ne sera pas
dépollué. L'experte travaille
désormais sur la base du projet municipal à
savoir l' agrandissement du groupe scolaire y compris sur
le parking existant et la construction d'un jardin
d'enfants. Ainsi la zone du site CMMP côté
rue de Mitry serait destinée à
l'aménagement d'un parking et d'une circulation
"dépose minute" pour l'école. La zone
côté rue de l'Industrie serait
réservée au mieux en espace vert mais plus
vraisemblablement à la construction de maisons de
ville. De fait, la Municipalité s'engagerait
à ne pas construire côté rue de
Mitry, la pollution restant sous une couche de macadam,
et demande l'étude d'une couche de béton
côté rue de l'Industrie sur laquelle
reposeraient des maisons de ville.
Les associations avaient
demandé la dépollution totale et
l'étude "coût-avantage" de toutes les
hypothèses d'utilisation du terrain, incluant
jusqu'à la construction de bâtiments avec
sous-sol (techniquement réalisable même en
terrain avec circulation d'eau souterraine ce qui est le
cas). Ce ne sera donc pas examiné.
La Municipalité
accepte la restriction d'emploi sur ce terrain, ce que
nous voulions éviter :
- pour ne pas
hypothéquer l'avenir urbain du quartier
- pour respecter le Code
de l'Environnement : "remettre en l'état tel
qu'aucun danger s'y manifeste"
- pour faire payer la
dépollution au CMMP au nom du principe
pollueur/pollueur.
Au nom de la
real-politique, rien de tout cela ne sera
réalisé et nous avons même de bonnes
raisons de douter, en dépit des procédures
en justice, de voir le CMMP payer la
dépollution.
Néanmoins, les
associations resteront vigilantes jusqu'à
l'échèvement de l'expertise prévue
en septembre prochain.
Ce qui est
envisagé :
Le terrain sera
nettoyé en surface, une couche de 30, 40
centimètres, voire 1 mètre pour le
nivellement, sera enlevée. La zone de
dépotoire de zircon sera enlevée, quant
à elle, sur un carré de 5 mètres sur
5 et à la profondeur nécessaire pour
retrouver la radioactivité normale "bruit de
fond". Autrement dit, service minimum ! La
rentrée à l'école du Bourg
s'envisage raisonnablement pour septembre 2012 mais l'on
n'est pas à l'abri de surprises lors des travaux
d'autant que personne n'a jamais voulu prendre en compte
de l'existence de fosses et autres volumes creux maintes
fois signalée par les associations.